Persac
Situé dans le centre-ouest de la France, aux confins du pays Montmorillonais, la commune de Persac propose sans doute le paysage le plus sauvage et le relief le plus varié de tout le département de la Vienne. Persac se distingue notamment par un patrimoine naturel riche et très bien conservé. Il s’agit d’un véritable havre de paix pour les amoureux de la nature et les amateurs de randonnée.
À propos de la commune de Persac
Faisant près de 60 km², la commune de Persac ne compte que 770 habitants (selon les derniers chiffres qui datent de 2006). Elle se trouve à seulement 7 km au sud-ouest de Lussac-les-Châteaux et pas très loin du parc naturel régional de la Brenne. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, Persac n’est pas une bourgade enclavée au milieu de nulle part. En effet, en plus de la ville Lussac-les-Châteaux, Persac est également entouré par les communes de Gouex, Queux et Nérignac.
En introduction, nous avons souligné le relief très sauvage et très varié de Persac. En effet, ce bourg est composé de collines, de plateaux, de plaines et de vallées encaissées. Cette architecture naturelle permet de retrouver différents composants géologique dont des sols composés de leucogranite, des terres de brandes, de l’argile à silex, des sols limoneux ou encore du calcaire. Les sources d’eaux sont également présentes en abondance. En effet, ce ne sont pas moins de 34,3 km de cours d’eau qui traversent Persac, notamment la rivière de la Petite Blourde dont 7,4 km traversent Persac. Il sera également important pour vous de savoir que le climat à Persac est de type océanique, comme dans toutes les communes du département de la Vienne d’ailleurs. Ainsi, pendant l’été, il faut chaud et sec à Persac, pendant l’automne, les précipitations ne sont pas élevées, et pendant l’hiver, le froid n’y est pas glacial.
Grâce à l’abondance d’eau et à son climat tempéré, Persac possède des terres fertiles.
Enfin, il fait savoir qu’il n’y a pas de gare à Persac, ni d’aéroports d’ailleurs. L’accès à la commune ne peut se faire que par la route, notamment en empruntant la D11 depuis Lussac-les-Châteaux. Pour trouver la gare la plus proche, il faudra se déplacer à Lussac-les Châteaux ; et l’aéroport le plus proche se trouve à une quarantaine de kilomètres, celui de Poitiers-Biard.
Persac et son patrimoine historique
Riche et diversifié, ce sont exactement les termes qui qualifient le mieux le patrimoine de Persac. À part sa nature sauvage et très bien conservée, Persac c’est également des lieux et de monuments historiques qui ont su résister au temps ou pas.
Les châteaux de Persac
Persac recèle un patrimoine civil très riche. En effet, on retrouve quelques châteaux très bien conservés, dont le Château de la Mothe et le Château de la Brûlonnière.
Le Château de la Mothe est devenu monument historique en 1984. Ce château du XIIIe siècle se démarque notamment par quelques constructions exceptionnelles, dont la conciergerie, le portail, la toiture ou encore le passage couvert. Il est doté de plusieurs bâtiments qui ont été rajoutés au fil des années. Pour ce qui est du Château de la Brûlonnière, on ne sait pas exactement quand il a été construit. Par ailleurs, on sait que ses premiers propriétaires étaient une famille appelée la Brulon qui ont occupé les lieux à la fin du XIIIe sicle.
Le pont des arcades de Villars
En 1880, dans le cadre de la construction de la voie de chemin de fer qui relie Saint-Saviol au Blanc et qui passe par Lussac-les-Châteaux et L’Isle-Jourdain, il a fallu construire un pont qui longe la rivière de la Vienne. Mais plus qu’un pont, « Les arcades de Villars » est avant tout une œuvre d’art. En effet, il s’agit d’un ouvrage qui est long de 313 mètres avec des piliers disposés sous forme d’arches ( 44 exactement ) avec 5 mètres d’ouverture.
Le patrimoine religieux
Persac est une commune où l’on peut encore apprécier de nombreuses architectures religieuses qui ont près d’un millénaire d’existence. On citera notamment l’église romane Saint Gervais-Saint Protais qui date du XIIe siècle. Son style roman se caractérise notamment par un magnifique clocher gothique. Ce n’est qu’en 1935 que cette église de style roman obtient le statut officiel de Monument historique. À l’intérieur de l’église, on peut notamment apprécier un statut de la Vierge Marie allaitant le bébé Jésus. Cette statue est d’autant plus exceptionnelle que cette scène est rarement représentée, ni en peinture, ni en statue.
L’abbaye Saint-Honorat est également une église remplie d’histoire. À l’origine, il s’agissait d’une abside, mais en XIIe siècle, elle a été restaurée pour devenir une chapelle. En 1595 elle a subi un incendie par des troupes protestantes puis restauré une nouvelle fois au XIXe siècle. Parmi les nombreuses spécificités de cette chapelle, on citera notamment la croix celtique au sommet de la chapelle qui rappelle l’origine bretonne du vicomte, mais aussi la présence d’un autel sous la forme d’un couvercle de sarcophage mérovingien.
Persac et son patrimoine naturel
La richesse du patrimoine naturel de Persac se manifeste par le fait que six espaces naturels de la région possèdent un intérêt écologique et figurent dans la liste des zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique. Il s’agit du Coteau des Rosieres, du Bois de L’Hospice, du Coteau de Bagneux, de la Basse Vallée de la Blourde, du Coteau de Torfou et de l’étang de Beaufour. Ce qui fait la particularité de Persac c’est également ses arbres rares. En effet, actuellement, Persac compte sept arbres classés « arbres remarquables », dont un Orme champêtre et un Frêne commun, un Cyprès de Provence, un Micocoulier de Provence, un Séquoia centenaire, un Pin noir d’Autriche et un Érable sycomore.
Le Coteau de Rosières
Le Coteau de Rosières couvre essentiellement la commune de Lussac-les-Châteaux, mais une partie non négligeable atteint les frontières de la commune de Persac. Nous avons affaire ici à un coteau boisée qui domine une vallée qu’on appelle « la vallée de la Petite Blourde ». Dans ce Coteau, on apprécie la présence d’un grand chêne pédonculé et d’un Charme qui trône au milieu de buissons verdoyants. On y retrouve également quelques merisiers et des érables champêtres.
Bien évidemment, ce n’est pas ces arbres et arbustes qui font que le Coteau de Rosières mérite une protection particulière. C’est avant tout grâce à deux plantes submontagnardes qui y poussent, à savoir le Lis martagon et la scille à deux feuilles. C’est en moyenne montagne (jusqu’à 2000 m d’altitude que l’on trouve en nombre ces liliacées), notamment dans les Alpes et dans les Pyrénées. Mais à moins de 300 m d’altitude, comme à dans tout le département de la Vienne, le Lis martagon et la scille à deux feuilles sont très rares. C’est pourquoi le Coteau de Rosières est classé comme espaces naturels sensibles (ENS), en plus de son statut de zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique.
Le bois de l’Hospice
Le bois de l’Hospice est un massif forestier qui fait près de 400 hectares qui englobe une partie de la région naturelle des Brandes du Montmorillonais et un étang très ancien où l’on retrouve sur ces bords, une rosière chatoyante. Le bois de l’Hospice est tellement vaste qu’il est à cheval sur quatre communes, dont Persac, Sillars, Moulismes et Saulgé, mais la plus grande partie se trouve sur le territoire de Persac.
Le bois de l’Hospice se distingue notamment pour sa remarquable population avifaune, qu’il s’agisse d’espèces qui vivent continuellement dans le bois ou seulement de passage. Quasiment toutes les espèces avifaunes faisant l’objet d’une protection en France sont présents dans le bois de l’Hospice, ou du moins, y passent pour faire une halte ou pour hiverner. Parmi ces espèces ont citera notamment l’alouette lulu, le bouvreuil apivore, le faucon pèlerin ou encore le pic noir.
Hormis son intérêt ornithologique, le Bois de l’Hospice recèle un riche patrimoine végétal, notamment des espèces végétales rares et endémiques, dont l’achillée sternutatoire, l’avoine de Thore, le droséra à feuilles rondes ou encore la phalangère à fleurs de lis.
Le Coteau de Bagneux
Dominant la vallée de la Petite Blourde, le Coteau de Bagneux est un coteau partiellement boisé. En raison de son emplacement géographique particulier, entre les terres de brandes des plateaux du Haut-Poitou et les terres froides de la Basse Marche du Limousin, le Coteau de Bagneux possède des sols arides et pauvres. Ce sont donc les pelouses xérophiles qui couvrent majoritairement les sols. Il n’y a pas si longtemps que cela, le Coteau de Bagneux était le théâtre d’un pâturage ovin extensif. Devenant de plus en plus isolé et difficile d’accès, le coteau a été déserté peu à peu par les éleveurs de mouton. Aujourd’hui, à cause de l’inhospitalité du sol, même la forêt n’est plus revenue.
Ainsi, c’est une flore dite thermophile qui se développe dans un climat océanique qui pousse en abondance sur les terres arides du Coteau de Bagneux. Le coteau doit également son inscription parmi les espaces naturels sensibles et les zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique par la présence de quelques espèces végétales rares comme l’Orpin de Nice, la Laitue vivace et la Cardoncelle molle.
La vallée de la Blourde
La vallée de la Blourde prend la forme d’un vallon boisé encaissé. Une partie de sa frontière, à part celle qui se trouve à Persac, se situe au confluent de la Vienne, tandis qu’une autre partie longe le Massif central. La vallée de la Bourde est un espace très sauvage qui nous donne déjà un aperçu des basses montagnes caractéristiques du Limousin qui ne se trouve plus très loin. Cette vallée propose des paysages avec des pentes raides. Les arbres les plus répandus dans cette vallée ce sont le chenail-charmaie et l’aulnaie-frênaie.
La vallée de la Blourde se distingue également par une grande diversité botanique qui lui permet d’avoir le statut d’espace naturel sensible. Parmi les espèces végétales rares de la vallée de la Blourde, on citera notamment l’Aconit tue-loup, la Balsamine des bois, l’Orme de montagne, l’Orme royal ou encore la Véronique des montages.
Cette diversité de végétations rares est favorisée par un taux d’hygrométrie élevé, une architecture forestière très prononcée une proximité avec les « terres froides » des basses montagnes du Limousin.
Le Coteau de Torfou
Situé juste au nord de la commune de Persac, le Coteau de Torfou est exposé au sud et ses pentes dominent d’une quarantaine de mètres le cours de la Petite Blourde. Le sol y est superficiel et très sec, parsemé de blocs rocheux. De ce fait, seule, une pelouse maigre s’est implantée, autrefois pâturée par des moutons, mais aujourd’hui à l’abandon et de plus en plus envahie par des arbustes.
Cette pelouse calcicole abrite une flore très diversifiée qui s’est adaptée pour résister à ces conditions de sol et d’économie en eau : végétation réduite des plantes annuelles, feuilles filiformes, floraison printanière avant le déficit pluviométrique estival et cycle raccourci pour de nombreuses annuelles qui passent la mauvaise saison - l’été - sous forme de graines enfouies dans le sol, association étroite de certaines Orchidées comme les ophrys avec des pollinisateurs spécifiques pour assurer la fécondation, etc.
Ces pelouses constituent, donc, des îlots-refuges pour toute une flore et une faune thermophiles incapables de survivre dans le climat régional atlantique trop tempéré du Poitou. Ceci a justifié le classement du coteau.
Le coteau de Torfou accueille des plantes rares telles que l’Orpin de Nice, l’ Echinaire à têtes (c’est une plante méditerranéenne qui ne se rencontre que dans deux endroits dans le département de la Vienne), le Micrope dressé, le Buplèvre ou encore l’Hélianthème à feuilles de saule.
L’étang de Beaufour
L’étang de Beaufour est un site classé zone nationale d’intérêt écologique, faunistique et floristique. Il est situé à proximité des premiers affleurements du socle granitique qui annonce le Limousin et le Massif central. Il occupe une légère dépression en lisière nord du Bois de l’Hospice.
L’étang de Beaufour est un étang artificiel. Toutefois, son ancienneté a permis le développement de divers habitats aquatiques caractéristiques de ces étangs du sud-est de la Vienne qui se sont constitués sur des sols argilosableux tertiaires connus sous le nom de « terres de brandes ». Les eaux y sont acides et faibles en substances nutritives.
Malgré des dégradations récentes (mise en place d’un enclos de daims, introduction de carpes, prolifération des ragondins) et la poursuite d’activités peu compatibles avec le maintien d’une biodiversité maximale, le site présente encore un intérêt biologique élevé, notamment en ce qui concerne la flore et les espèces avifaune.
Pour la flore, voici une liste exhaustive des espèces végétales rares observables dans et autour de l’étang de Beaufour : Achillée sternutatoire, Laîche filiforme, Potamot hétérophylle, Saule à oreillettes et Utriculaire citrine.
Sur le plan ornithologique, la situation de l’étang à la croisée d’une importante zone composée de bois et de landes d’une part et, d’autre part d’une plaine agricole qui est utilisée pour l’élevage et les cultures, rend ce site très attractif pour de nombreux oiseaux d’eau. Toutes les conditions alimentaires sont remplies pour permettre leurs migrations et leurs hivernages. Parmi les espèces d’oiseaux rares que l’on peut observer sur le site de l’étang de Beaufour, on citera notamment la Grande Aigrette, l’héron pourpré ou encore le Milan noir.
Le Coteau de la Barlottière
Le coteau de la Barlottière borde la Grande Blourde dans une zone géographique située à cinq kilomètres à peine au sud de sa confluence avec la Vienne, sur le territoire des communes de Moussac, et de Persac. À cet endroit, la Grande Blourde s’écoule en rapides sur plus d’un kilomètre, dans un vallon boisé encaissé.
Sur ses pentes raides, le boisement dominant, bénéficiant d’un sol frais et sain, profond et riche en nutriments, est composé de chênes et de charmes. Au pied du coteau, parmi les blocs rocheux qui bordent la Grande Blourde, l’aulnaie-frênaie forme une étroite galerie ripicole.
Le bas du coteau de la Barlottière présente avant tout un intérêt botanique remarquable, qui a justifié son classement, par la présence d’une flore à nettes affinités montagnardes, favorisée par le degré hygrométrique élevé et l’ambiance forestière. Ainsi, sept plantes présentent un fort intérêt patrimonial : L’Aconit tue-loups dont les peuplements le long de la Grande Blourde y sont les plus importants de l’espèce, la Reine des prés, l’Angélique des bois, la Balsamine des bois, la Primevère élevée, la Véronique des montagnes, l’Osmonde royale.